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Tir de missile: la Corée du Nord parle de «droit à l’autodéfense»

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Tir de missile: la Corée du Nord parle de «droit à l’autodéfense»

Donald Trump a une nouvelle fois mis en garde mardi la Corée du Nord après le tir d’un missile balistique au-dessus du Japon, mais le président américain a opté pour un ton relativement mesuré avant une réunion en urgence du Conseil de sécurité de l’ONU.

Le premier ministre japonais Shinzo Abe a dénoncé une «menace grave et sans précédent» tandis que, dans la première réaction de la Corée du Nord, son ambassadeur à l’ONU Han Tae-Song invoquait le droit à l’autodéfense face aux «intentions hostiles» affichées par les États-Unis qui participent à des manoeuvres avec Séoul.

«Les actions menaçantes et déstabilisantes ne font qu’accentuer l’isolement du régime nord-coréen dans la région et dans le monde. Toutes les options sont sur la table», a déclaré M. Trump dans un communiqué dénonçant le «mépris» du régime de Kim Jong-Un pour tous les membres des Nations Unies. Interrogé par des médias sur ses intentions, il est toutefois resté évasif: «Nous verrons, nous verrons».

À l’ONU où une réunion en urgence du Conseil de sécurité est attendue vers 217h (Heure de l’Est), son ambassadrice s’est montrée également floue.

«Trop c’est trop» et «quelque chose de fort doit être décidé», a affirmé devant des journalistes Nikki Haley, en refusant de dire si de nouvelles sanctions pourraient être décidées. Pour Washington, l’enjeu est avant tout de garder l’unité internationale avec Moscou et Pékin, premiers soutiens de Pyongyang.

«Tir inacceptable»

Ces propos des autorités américaines contrastent avec ceux prononcés après les tests de missile intercontinental balistique (ICBM) menés par Pyongyang le mois dernier, lorsque le président américain avait promis de déchaîner «le feu et la colère» sur la Corée du Nord.

«Tir de missile. Veuillez vous abriter»: des millions d’habitants du nord du Japon ont reçu mardi au réveil par texto un message du gouvernement, et les sirènes ont retenti dans le nord du pays.

Le trafic ferroviaire a été temporairement suspendu. «Toutes les lignes sont perturbées. Motif: tir de missile balistique», pouvait-on ainsi lire à Sapporo, principale cité de l’île d’Hokkaido, dans le nord de l’archipel.

La dernière fois qu’un engin nord-coréen avait survolé le Japon remonte à 2009. C’était un tir de satellite, assurait Pyongyang. Mais d’après Washington, Séoul et Tokyo, il s’agissait d’un test déguisé d’ICBM.

Le dernier missile a été tiré de Sunan, près de Pyongyang, à 05h57 (16h57 Heure de l’Est lundi), et a survolé le Japon, a expliqué l’état-major sud-coréen.

L’engin a parcouru 2700 kilomètres à une altitude maximum d’environ 550 km avant de s’abîmer dans le Pacifique. Il a été tiré vers l’est, et non en direction de Guam, à environ 3500 km de la Corée du Nord.

M. Abe a dénoncé un «tir inacceptable» qui «nuit considérablement à la paix et la sécurité de la région», précisant que Tokyo avait protesté auprès de Pyongyang. Les États-Unis et le Japon sont convenus «d’accentuer la pression» sur la Corée du Nord», selon la Maison-Blanche.

Défi

Mais la Chine, principal allié et partenaire commercial de la Corée du Nord, a appelé toutes les parties à la retenue. Si la situation est à un «tournant», «les pressions et les sanctions» contre Pyongyang «ne peuvent fondamentalement résoudre le problème», selon le ministère chinois des Affaires étrangères.

La Russie s’est dite «extrêmement préoccupée», dénonçant une «tendance» à «l’escalade» des tensions. Des condamnations sont également venues de France, du Royaume-Uni ou du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres. La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a exhorté Pyongyang à «s’abstenir de toute nouvelle action provocatrice».

Le Nord s’est vu infliger début août une septième volée de sanctions, visant à le priver d’un tiers de ses recettes d’exportations.

Tout missile lancé vers Guam survolerait le Japon et les analystes expliquent que ce dernier tir constitue un énorme défi à la fois pour Tokyo et Washington.

Lorsque le Nord avait tiré ses deux missiles intercontinentaux en juillet – un «cadeau» aux «salauds d’Américains» selon le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un -, ceux-ci avaient adopté une trajectoire en cloche, permettant d’éviter le Japon.

Pyongyang a aussi menacé de tirer quatre missiles sur Guam. Pour Euan Graham, de l’Institut Lowy en Australie, un tir vers Guam aurait été pour Washington «une ligne rouge» si bien que Pyongyang s’est montré «plutôt malin» et a choisi «une demi-mesure».

Le Japon a affirmé par le passé qu’il détruirait en vol tout engin nord-coréen qui le menacerait. Mais il n’a rien fait de tel mardi. Selon le ministre japonais de la Défense Itsunori Onodera, Tokyo a estimé que le missile, qui a survolé Hokkaido pendant deux minutes, ne risquait pas de chuter sur son territoire.

AFP

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