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Talons hauts et drapeaux arc-en-ciel à la première “drag parade” sud-coréenne

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Talons hauts et drapeaux arc-en-ciel à la première “drag parade” sud-coréenne

La Corée du Sud a accueilli ce week-end la première “parade drag queen” de son histoire, une victoire pour les militants de l’égalité dans un pays connu pour son conservatisme sur les questions de genre et de sexualité.

Des dizaines de “drag queens” et de “drag kings” ont défilé samedi dans les rues d’Itaewon, une banlieue de Séoul connue pour sa vie nocturne et ses lieux gays.

Vêtus de costumes colorés, parfois perchés sur des talons hauts, agitant des drapeaux arc-en-ciel, ils ont suscité l’étonnement des badauds, parfois leurs encouragements.

L’homosexualité n’est pas illégale en Corée du Sud. Mais beaucoup de gays, lesbiennes et transsexuels sud-coréens se gardent bien de s’afficher en public, par crainte de la discrimination.

En marge de la dernière gay pride de Séoul, en juillet 2017, la police avait dû surveiller des milliers de contre-manifestants demandant que les homosexuels se repentent de leurs péchés.

Même le nouveau président Moon Jae-In, un ex-avocat spécialisé dans la défense des droits de l’homme et issu du centre-gauche, avait suscité un tollé avant son élection l’année dernière pour avoir dit que l’homosexualité ne lui plaisait pas.

“En Corée du Sud, les garanties en matières de droits de l’homme accordées aux minorités sexuelles sont insuffisantes”, déplore auprès de l’AFP Yang Heezy, organisateur de la “Seoul Drag Parade”.

“Cette parade et d’autres manifestations de la culture queer doivent être organisées pour que l’attention se porte sur les minorités sexuelles et aider ceux qui n’appartiennent pas à ces minorités à en apprendre davantage”, ajoute-t-il.

Un des participants, dont le nom de drag queen est Lola Bank, témoigne d’une forme d’euphorie dans la foule.

“Le fait de pouvoir se montrer en public en drag queen est un énorme moment dans l’histoire de l’acceptation des queers en Corée”, affirme Lola, en tirant sur sa cigarette.

“J’ai toujours eu des difficultés avec ma masculinité et ma féminité. M’habiller en drag queen est une façon de dire +va te faire foutre+ à la société, à la façon dont elle attend que je me comporte en tant qu’homme.”

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