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Nouvel An à Hong Kong: la police tire des gaz lacrymogènes sur les prodémocratie

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Nouvel An à Hong Kong: la police tire des gaz lacrymogènes sur les prodémocratie

La police de Hong Kong a tiré du gaz lacrymogène mercredi juste après le passage à 2020 sur des manifestants prodémocratie, qui avaient formé la veille de longues chaînes humaines et ont appelé à une grande manifestation le jour du Nouvel An.

Peu avant minuit, des milliers de manifestants s’étaient rassemblés à travers la ville, notamment sur front de mer à Victoria Harbour et dans le quartier de Lan Kwai Fong.

Ils ont décompté le passage à 2020 : “Dix! Neuf! Libérez Hong Kong, la révolution maintenant!” Et ils ont allumé les torches de leurs téléphones, créant un océan de lumières.

De petits groupes se sont également rassemblés dans le quartier de Mong Kok, où ils ont mis le feu à des barricades. Le police a alors eu recours pour la première fois de 2020 à des gaz lacrymogènes.

Dans la journée de mardi, des milliers de manifestants, se tenant par la main sur des kilomètres dans les rues de la ville pour formé des chaînes humaines, avaient entonné “Gloire à Hong Kong”, l’hymne de la contestation, et brandi des affiches appelant à poursuivre en 2020 la bataille pour la démocratie.

Dans la soirée, la police avait utilisé des canons à eau pour disperser de petites foules de protestataires dans le quartier de Mong Kok, tandis que dans le quartier proche du Prince Edward, des manifestants tenant une veillée aux chandelles ont été arrêtés.

Les grands feux d’artifice traditionnels du Nouvel An à Hong Kong avaient été annulés pour des raisons de sécurité, remplacés par un spectacle son et lumière avec de petits effets pyrotechniques.

Place financière internationale, l’ex-colonie britannique connaît depuis juin sa crise la plus grave depuis sa rétrocession à Pékin en 1997. La contestation pour obtenir des réformes démocratiques s’est traduite par des marches pacifiques rassemblant des millions de personnes, mais aussi de violents affrontements entre policiers et manifestants, les premiers tirant du gaz lacrymogène et des balles en caoutchouc, les seconds lançant des cocktails molotov.

Dans un message vidéo posté sur Facebook, la cheffe de l’exécutif local Carrie Lam a assuré qu’elle comptait “écouter humblement pour trouver une issue”, sans pour autant évoquer les demandes des manifestants.

“Grâce à 2019, les horribles masques de la police et du gouvernement ont été arrachés et les gens ont pu voir la vérité”, déclare Kris, un manifestant qui a participé aux chaînes humaines. “Le mouvement est dans une sorte d’impasse actuellement. Une forte participation à la marche de demain (mercredi) pourrait ranimer la flamme, espérons-le”.

Le 24 novembre, le camp pro-démocratie avait remporté haut la main des élections locales perçues comme un référendum sur la gestion de la crise par le gouvernement local soutenu par Pékin. La contestation a depuis connu une accalmie avec des affrontements sporadiques.

Des manifestations ont également eu lieu mardi dans plusieurs centres commerciaux, devenus des sites habituels pour les manifestants qui tentent de désorganiser l’économie, ainsi que des rassemblements “Gâchez le réveillon” dans les principaux lieux prisés des fêtards.

Le Front civique des droits de l’homme (CHRF), principal organisateur des rassemblements géants, prévoit une grande manifestation mercredi pour réclamer une réponse aux cinq demandes des contestataires, en particulier une enquête indépendante sur la police, l’amnistie pour toutes les personnes arrêtées et des élections libres.

La police a arrêté quelque 6.500 personnes depuis juin, pour près d’un tiers âgées de moins de 20 ans.

Suscitée initialement par un projet d’autoriser les extraditions vers la Chine continentale, abandonné depuis, la contestation s’est ensuite élargie pour dénoncer le contrôle exercé par Pékin.

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