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Natation: à deux mois des JO, Wattel déploie ses ailes

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Natation: à deux mois des JO, Wattel déploie ses ailes

Marie Wattel, valeur montante de la natation française et une des cinq Tricolores déjà qualifiés pour Tokyo, s’est offert son premier sacre européen sur 100 m papillon, ex aequo avec la Grecque Anna Ntoutounaki, mardi à Bupadest, à dix semaines des Jeux olympiques.

Wattel et Ntoutounaki se sont imposées en 57 sec 37, devant la Suédoise Louise Hansson (57.56) dans le bassin hongrois.

Longtemps, elle a douté. Souvent aussi, elle a pleuré. Mais mardi soir, c’est une nouvelle Marie Wattel, forte d’une certaine sérénité dans ses réponses aux journalistes, les yeux embués mais sans plus quand la Marseillaise a résonné en son honneur, qui s’est distinguée.

“J’ai franchi des étapes, confirme-t-elle. J’étais en finale des Championnats d’Europe et, derrière le plot, je ne pensais qu’à gagner. Je n’avais pas peur de finir quatrième, j’avais juste envie de gagner. C’est un gros cap.”

“Pour être tout à fait honnête, je finis première ex aequo et ça me fait un peu ch… !”, avoue Wattel, sésame olympique en poche depuis fin mars, sur 100 m papillon et 100 m. “Ça veut bien dire que je commence à être vraiment une compétitrice.”

A quoi attribue-t-elle son nouvel état d’esprit conquérant?

– “Rage” –

“Au fait d’avoir beaucoup échoué. Ça m’a donné cette rage, répond-elle. Il y a cinq ans, je finis quinzième aux Championnats d’Europe. Je me rappelle comment j’avais eu mal au cœur. Aujourd’hui, c’est ça que je ressens dans les quinze derniers mètres: de la rage !”

Pour mesurer le chemin parcouru par la sprinteuse annécienne, il faut remonter le temps. Jusqu’à ses JO-2016 sans relief, traversés furtivement à 19 ans seulement, et sa décision qui a suivi de s’exiler à Loughborough, au cœur de l’Angleterre, à l’automne 2016.

Elle s’y entraîne depuis sous la houlette du Britannique Ian Hulme. Ça n’a pas payé immédiatement: en 2017, elle a échoué à se qualifier pour les Mondiaux de Budapest, déjà.

Mais saison après saison ensuite, elle a progressivement pris de l’épaisseur, jusqu’à s’affirmer au meilleur moment, à portée des Jeux de Tokyo.

D’abord une finale individuelle européenne à l’été 2018 à Glasgow (7e du 100 m). Ensuite deux premières finales mondiales un an plus tard à Gwangju (Corée du Sud), sur 100 m papillon (7e) et 50 m papillon (5e). Et, pour celle qui était jusque-là paralysée par le stress dans les grands événements, “l’impression de changer de dimension”.

“Les filles que je croyais inaccessibles hier ne sont pas si loin aujourd’hui, ça me permet de me rendre compte de mon potentiel et de gagner en confiance”, apprécie-t-elle à l’époque, son record personnel tout juste porté à 57 secondes pile.

Enfin il faut ajouter la précieuse expérience tirée l’automne dernier de ses six semaines de courses effrénées et de voisinage avec certaines des meilleures nageuses mondiales en ISL, la ligue privée née en 2019.

– Peaty évidemment –

Au bout du compte, “aujourd’hui je n’étais pas la plus forte, mais je suis celle qui a le mieux géré la finale”, résume Wattel, deuxième temps des séries et des demi-finales lundi.

Si elle se “souhaite vraiment d’aller chercher les 56 sec à Tokyo”, “gagner, ça marque les esprits”, retient-elle. “Le truc, c’est de montrer aux autres filles qu’on peut toucher devant.”

Pour l’instant, ses 57 sec 37 nagées mardi soir lui valent le huitième chrono mondial de la saison, et les cinq premiers sont sous les 57 secondes.

Wattel en a bien conscience: “Il me reste du travail” mais “je suis positive pour la suite”, insiste-t-elle.

Aucune raison de douter pour Adam Peaty (26 ans): le brasseur star britannique, champion olympique en titre et détenteur du record du monde du 100 m brasse, a coiffé sa quatrième couronne européenne d’affilée sur la distance, en 57 sec 66.

Sur 50 m dos, course non-olympique, Kliment Kolesnikov, en pleine progression, n’en finit plus d’accélérer: le Russe de vingt ans a conservé le titre en abaissant encore son record du monde en finale, en 23 sec 80. La veille, il était devenu le premier homme à passer sous la barre des 24 secondes (23.93).

A trente ans, Ranomi Kromowidjojo est elle inoxydable: la Néerlandaise s’est offert le 50 m, en 23 sec 97, devant la championne olympique en titre, la Danoise Pernille Blume et la Polonaise Katarzyna Wasick (24.17). Sa première médaille d’or internationale depuis cinq ans.

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