La CSU, allié majeur de la CDU d’Angela Merkel a subi une défaite cuisante lors des élections régionales qui se sont déroulées en Bavière ce dimanche, selon les dernières estimations des chaînes publiques ARD et ZDF.
La CSU, alliée conservateur clé d’Angela Merkel, a essuyé une défaite sévère lors des élections régionales qui se sont tenues en Bavière, le 14 octobre 2018. Un résultat qui fragilise un peu plus le gouvernement de la chancelière allemande.
L’Union chrétienne-sociale, “parti frère” de la CDU, qui domine cette région depuis les années 1950, arrive certes en tête avec environ 37% mais ce score a tout d’une débâcle politique, selon les dernières projections des chaînes publiques ARD et ZDF. Elle perd quelque 12 points par rapport à 2013, sa majorité absolue, et va être obligée de chercher une alliance inconfortable avec une ou plusieurs autres formations.
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“Bien sûr, ce n’est pas un jour facile pour la CSU. Nous n’avons pas obtenu un bon résultat”, a admis le Ministre-président bavarois, Markus Soeder. La CSU n’était pas descendue au-dessous de 43% depuis 64 ans. Lors du dernier scrutin régional, en 2013, elle a obtenu 47,7% des voix.
Autre mauvaise nouvelle pour Angela Merkel, l’autre membre de sa coalition gouvernementale, les sociaux-démocrates du SPD, subissent une gifle avec environ 9,5% des voix.
Une percée des Verts
Les gagnants du scrutin sont les Verts, qui arrivent en seconde position avec 17,8% des voix, et le parti d’extrême droite l’Alternative pour l’Allemagne (AfD), qui a obtenu 10,6% des suffrages, au coude-à-coude avec les Freie Wähler, des conservateurs indépendants (11,6%). Les Libéraux du FDP (5%) ferment la marche.
Le résultat des élections a de quoi inquiéter la chancelière allemande, d’autant que son propre parti, la CDU, doit faire face à un scrutin tout aussi ardu le 28 octobre en Hesse, Land que les conservateurs dirigent en coalition avec les écologistes.
L’issue de ces scrutins pourrait bousculer la scène politique allemande. Le leadership de la chancelière allemande sera en effet remis en jeu en décembre : les militants se prononceront pour renouveler ou non sa présidence à la tête du parti.
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Au pouvoir dans la première économie européenne depuis 13 ans, la chancelière allemande a connu une année très difficile, conséquence politique de sa décision de 2015 d’ouvrir l’Allemagne à plus d’un million de demandeurs d’asile.
Même si elle a considérablement resserré l’accueil des migrants, Angela Merkel n’a pas pu empêcher l’essor de l’extrême droite aux législatives de septembre 2017. Malgré un discours plus musclé de la CSU envers les migrants – qui a failli conduire à deux reprises à la chute du gouvernement allemand au cours de l’été 2018 -, le parti bavarois n’a pas réussi à absorber les votes des électeurs tentés par l’extrême droite.
Les partis de la coalition au pouvoir font pâle figure. Le baromètre national publié dimanche 14 octobre par le quotidien Bild crédite le couple CDU/CSU d’un piètre 26%, quand le SPD octobre végète à 17%, au même niveau que des Verts en pleine confiance et juste devant l’extrême droite (15%).
Les intentions du SPD demeurent par ailleurs floues, risquant de déstabiliser davantage la chancelière. Des voix réclament bruyamment une sortie du gouvernement et une cure de jouvence dans l’opposition.
Avec AFP
Première publication : 14/10/2018