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Déchets de Lubrizol: un traitement “dans la durée”

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Déchets de Lubrizol: un traitement “dans la durée”

Les produits chimiques épargnés par le sinistre de l’usine Lubrizol seront peu à peu évacués pour être incinérés à 80 km, dans le centre de traitement des déchets dangereux de Sandouville, un des plus gros d’Europe. François Thuillier, directeur général de Sedibex, la filiale de Veolia qui accueillera les substances, explique cette maneuvre qui s’annonce délicate et s’inscrit “dans une certaine durée”.

Question: Un grand nombre de fûts ont brûlé avec leur contenu. Mais il en reste 160 qu’il faudra déconditionner avant qu’ils ne prennent la route. Pourquoi?

Réponse: Environ 1.300 fûts ont été touchés par l’incendie, dont 160 nécessitent une préparation car ils contiennent encore des produits, qui ont été réchauffés pendant l’incendie. Ce sont des fûts de 200 litres, hauts d’environ 80 cm. Ils vont être déconditionnés sur le site de Lubrizol et par Lubrizol.

On interviendra à partir de ce moment-là. Nous sommes habitués à gérer les produits issus des process de fabrication de l’industrie des additifs, de la pétrochimie, de la pharmacie, etc., c’est notre quotidien. Ici ce sont des produits classiques par rapport à l’activité de fabricants d’additifs. [Le fait qu’ils aient été chauffés] a changé un peu la donne.

Q: Quel est le processus mis en place?

R: Les fûts ayant été réchauffés, certains gaz pourraient être présents. Par précaution, les fûts pleins vont être pris pour être immergés dans une solution de soude. Le fût va se vider à travers cette solution qui va capter les poches de gaz éventuellement présentes. Le fût vide sera ensuite rincé puis mis dans une benne qui viendra à Sedibex.

On est dans le principe de précaution. La procédure mise en place (avec intervention de robots, sous tente spéciale, NDLR) dénote une prise en compte de la prévention des risques qu’il pourrait y avoir au moment de la manipulation.

Pour les transports, ce ne sont pas des convois exceptionnels, mais des camions identifiés par des plaques, avec des bennes étanches et dont les chauffeurs ont une habilitation particulière par rapport à la classe de déchets dangereux qu’ils véhiculent.

Q: Que deviennent ces matières -fûts et contenus- une fois chez vous ? Quel calendrier prévoyez-vous pour leur élimination?

R: On a commencé à recevoir des déchets de Lubrizol dès le 3 octobre: des carcasses métalliques de fûts brûlés et des eaux d’extinction d’incendie. Cela fait environ 200 tonnes de déchets reçues en provenance de Lubrizol.

Un autre centre capable de séparer l’eau des hydrocarbures a reçu aussi des eaux d’extinction.

A Sedibex, les déchets qu’ils soient solides ou liquides vont être introduits dans les installations à des températures comprises entre 900 et 1.000°C. Seuls les moyens d’introduction dans le four changent: un système de pinces pour prendre les déchets solides et de lances d’injection pour les liquides. De gros ventilateurs aspirent les gaz et évitent les émanations de fumées.

Le centre a été conçu pour faire de la valorisation énergétique, électrique, consommée par l’usine, et thermique, puisqu’on renvoie de la vapeur vers les industriels de la zone portuaire.

Quant à savoir combien de temps va durer le chantier, cela va dépendre des cadences de prise en charge des fûts à Lubrizol, de la capacité des transporteurs à faire les rotations et aussi de l’enquête judiciaire en cours. Nous nous inscrivons en tout cas dans une certaine durée.

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