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Assemblée nationale : qui sont les candidats en lice pour le perchoir ?

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Assemblée nationale : qui sont les candidats en lice pour le perchoir ?

Six candidats, dont quatre députés LREM, sont engagés dans l’élection de la présidence de l’Assemblée nationale. Qui succèdera à François de Rugy ? Passage en revue des postulants.

La bataille pour le perchoir est bel et bien lancée. Le départ de François de Rugy de la présidence de l’Assemblée nationale pour le ministère de la Transition écologique et solidaire laisse depuis mardi 4 septembre vacante une place hautement convoitée. Six candidats ont annoncé leur intention de briguer le poste – ils avaient jusqu’à mercredi pour se faire connaître –, parmi eux quatre députés LREM et deux de l’opposition. Qui sont-ils ? Présentations.

>> À lire : “Remaniement : François de Rugy, un écolo consensuel pour succéder à Hulot”

Richard Ferrand, le favori

Il fait figure de favori. Il est aussi le plus connu de tous. Soutien de la première heure d’Emmanuel Macron lors de la campagne présidentielle, l’ancien socialiste a vu sa fidélité récompensée en étant nommé ministre de la Cohésion des territoires. Mais l’expérience tourne court. Mis en cause dans une affaire immobilière liée aux Mutuelles de Bretagne et sous le coup d’une information judiciaire, le nouveau ministre est contraint à la démission.

Le député LREM Richard Ferrand, le 23 juin 2017, devant le Palais Bourbon. © Alain Jocard, AFP

Président du groupe majoritaire à l’Assemblée depuis plus d’un an, il n’a jamais caché ses ambitions. À peine la nomination de François de Rugy annoncée par l’Élysée, le député de 56 ans a fait état de sa candidature. “J’aime passionnément l’Assemblée nationale. La représentation nationale est ici, ce n’est pas seulement une formule de rhétorique”, écrit-il dans sa profession de foi. Il y précise être “un de ceux qui connaît” le mieux le projet présidentiel, pour en avoir été à l’origine aux côtés d’Emmanuel Macron.

Si sa candidature est jugée solide par nombre de députés LREM, le patron du groupe fait aussi l’objet de nombreuses critiques, jugé froid, cassant et peu présent aux commissions. Le groupe majoritaire prendra-t-il, par ailleurs, le risque de voir le président du Palais Bourbon être mis en examen ? Certains s’en inquiètent. L’élection du député du Finistère serait “un très mauvais signal envoyé à la moralisation de la vie politique”, s’alarme Jean-Christophe Picard, président d’Anticor, l’association qui a déposé plainte contre l’élu dans cette affaire, dans un article du Monde, le 6 septembre 2018.

Barabara Pompili, la challenger

Actuellement présidente de la commission du Développement durable, l’outsider Barbara Pompili a présenté (sur le tard) sa candidature. “Je pense avoir de bonnes chances parce que si je suis allée à ce combat, c’est parce que beaucoup de collègues députés m’y ont encouragée”, a-t-elle expliqué dans sa profession de foi.

Barbara Pompili à l’Assemblée nationale, le 22 mai 2018. © Gérad Julien, AFP

À 43 ans, la députée LREM de la Somme, qui milite pour un renouvellement de la vie politique, a elle-même passé l’essentiel de sa carrière dans les arcanes du pouvoir. Ancienne assistante parlementaire du député écologiste Yves Cochet, elle a présidé le groupe écologiste au côté de François de Rugy avant de quitter le parti et devenir secrétaire d’État à la Biodiversité sous François Hollande, en 2016.

Dans la course à la présidence du Palais Bourbon, la native du Pas-de-Calais dispose d’un sérieux atout : elle est une femme. Même si elle refuse d’en faire un argument phare, elle rappelle régulièrement dans les médias qu'”une femme au perchoir, ce serait un beau symbole, et cela correspondrait aux valeurs et au projet d’Emmanuel Macron”. Tout en rappelant que “ce n’est pas une fin en soi. Ce que je veux porter, c’est l’équilibre des pouvoirs et la diffusion de l’écologie dans les institutions”.

Au sein de la majorité présidentielle, personne n’écarte sa possible victoire. “Un vote à bulletin secret, ce n’est pas si évident que ça à verrouiller”, a commenté un député. “Il y a bien une équipe solide autour de Ferrand, mais pas sûr que ce soit suffisant pour lui.”

Cendra Motin, “le renouveau”

Cendra Motin, députée LREM de l’Isère, est entrée en politique en 2017 seulement. Si l’élue de 43 ans, plaide pour “un renouveau des visages et des pratiques” et entend incarner le changement, elle ne compte pas non plus, prudente, s’afficher “contre Richard Ferrand”, dont “l’expérience politique est aussi un atout”. D’ailleurs, la consultante en ressources humaines a acquis en peu de temps une expérience de vice-présidente de l’Assemblée nationale de juin à octobre 2017. Elle a aussi été chargée d’une mission sur le prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu.

Cendra Motin s’adressant aux députés, le 28 juillet 2017. © Jacques Demarthon, AFP

Philippe Folliot, le redoublant

Ce n’est pas la première fois que Philippe Folliot présente sa candidature à la présidence du Palais Bourbon. L’ancien membre de l’UDI avait déjà postulé en juin 2017 et s’était incliné face à François de Rugy. Le député de la première circonscription du Tarn, membre de la commission de la Défense nationale à l’Assemblée, s’est rallié à Emmanuel Macron avant le premier tour de l’élection présidentielle.

Philippe Folliot à l’Assemblée, le 25 novembre 2015. © Jacques Demarthon, AFP

À 55 ans, le centriste désire “poursuivre l’ambitieux travail engagé” par François de Rugy en poursuivant le travail de modernisation de l’institution. Conscient de ne pas être le favori, il souhaite tout de même faire entendre une “sensibilité différente au sein de la majorité, [lui] qui [est] issu de l’ancienne opposition contrairement aux autres”. Et d’ajouter non sans humour : “Et puis, je ne suis pas plus favori que ne l’était le Castres Olympique pour le Brennus la saison dernière”, plaisante le fervent supporter du club de rugby.

Annie Genevard et Mathilde Panot, les opposantes

Outre les candidats LREM, deux candidats des rangs de l’opposition ont signifié leur candidature. À droite, la vice-présidente du groupe Les Républicains, première force d’opposition à l’Assemblée, Annie Genevard, a annoncé jeudi son intention de briguer le perchoir. La professeure de lettres classiques de 61 ans, est députée du Doubs depuis 2012 et vice-présidente de l’Assemblée nationale depuis 2017. Elle a été maire de Morteau entre 2002 et 2017.

Annie Genevard, le 15 février 2018. © Joël Saget, AFP

Au sein de l’opposition de gauche, le groupe La France insoumise a proposé Mathilde Panot, députée du Val-de-Marne. La benjamin de l’élection, âgée de 29 ans, est issue du milieu associatif.

Mathilde Panot, le 1er août 2018, lors d’une question à l’Assemblée. © Gérard Julien, AFP

La mystérieuse volte-face de Yaël Braun-Pivet

Après avoir fait acte de candidature, et alors que les inscriptions étaient closes mercredi soir, la présidente de la commission des Lois a finalement annoncé qu’elle renonçait à son projet. Après avoir raillé la candidature du favori, affirmant que Richard Ferrand “n’incarnait pas le renouvellement promis par Macron”, l’élue des Yvelines a mystérieusement fait machine arrière en annonçant qu’elle voterait en faveur du président du groupe LREM au Palais-Bourbon. “Je retrouve dans son projet les propositions que je porte pour poursuivre la transformation de l’institution dans laquelle nous nous sommes engagés”, écrit-elle dans un communiqué.

Lundi, les députés LREM voteront pour leur candidat lors des journées parlementaires du parti à Tours (Indre-et-Loire). Mercredi, l’ensemble des députés éliront leur nouveau président de l’hémicycle à la majorité absolue aux deux premiers tours, ou la majorité relative au troisième. Une campagne éclair est engagée.

Première publication : 07/09/2018

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